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On utilise parfois à tort le mot frustre pour fruste. En effet, la forme frustre n’existe pas et constitue un barbarisme.
L’adjectif fruste vient de l’italien frusto « usé », issu du latin frustum « morceau ». En français, l’adjectif fruste désigne couramment une personne ou, par métonymie, un trait de comportement ou de caractère qui manque de finesse, qui est mal dégrossi.
Exemples :
- Dans ce milieu raffiné, mon grand-père apparaissait comme un homme fruste, un lourdaud qui manquait d’éducation. (et non : frustre)
- Les manières frustes de Simon indisposent parfois ses collègues. (et non : frustres)
L’adjectif fruste a pour sens premier « usé par le frottement »; il peut ainsi se dire de pièces de monnaie ou de statues usées, dont le relief s’est peu à peu effacé avec le temps. En ce sens, l’adjectif évoque aussi ce qui est vieux, primitif, rudimentaire, d’où l’extension de sens que le mot connaît aujourd’hui puisqu’il qualifie couramment des choses plus ou moins grossières ou rudes, des personnes, des manières, un esprit, une technique, un style, une poésie, etc., qui dénotent un manque de raffinement.
Cette évolution sémantique a de toute évidence été influencée par le rapprochement avec le mot rustre. En effet, la forme fautive frustre est probablement due à un croisement phonétique et sémantique avec rustre « grossier », qui partage avec fruste une partie de son sens. On peut aussi évoquer l’influence possible du verbe frustrer. Notons enfin que cette erreur remonte au XVe siècle, où fruste se disait et s’écrivait déjà à tort frustre.
Date de la dernière actualisation de la BDL : mars 2021
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